« Mon père était journaliste, mais il préférait que je devienne avocat ou notaire ». Bruno Fanucchi entame pour autant des études de droit, « comme on disait à l’époque, le droit mène à tout, à condition d’en sortir ! J'aimais écrire et voyager, c'est pour cela que j'ai voulu être journaliste et grand reporter », confie-t-il. Son parcours prouve incontestablement qu’il a réussi. Amoureux de l'Afrique, il a parcouru ce continent pendant 30 ans et couvert plusieurs conflits et de nombreux sommets internationaux.
Ceux qui ont quelque chose d'important à dire
Il a travaillé pour Paris-Match et a été l'envoyé spécial du journal le Parisien en Europe de l’Est et en Russie. « Les rédactions me demandaient : sais-tu ce que tu vas rapporter comme reportage ? Ma réponse était toujours la mème, je ne sais pas, cela va dépendre de mes rencontres ». Il résume son expérience : « Ce qui m'intéresse, ce sont ceux qui font l'histoire en direct, qui ont quelque chose d'important à dire et qui s’engagent à faire bouger les lignes. » C'est ainsi qu'il a interviewé des présidents, des ambassadeurs, des généraux et « même des Miss et des archevêques », précise-t-il en souriant.
80 pays dans le monde, dont 25 en Afrique
Il a été réélu à l'unanimité président de l'UPF France, cette section est la plus importante de l'Union internationale de la Presse Francophone. « Nous souhaitons continuer à défendre la langue française, notre culture et nos valeurs ainsi que toutes nos libertés, à commencer bien sûr par la liberté du travail mais surtout la liberté de la presse », insiste-t-il. Outre tous ces reportages, dans plus de 80 pays dans le monde, dont 25 en Afrique, il a présidé la presse diplomatique française, puis l'Association des journalistes de défense (AJD).
Du ski en plein Moscou
Parmi ses nombreux souvenirs, « j'ai fait du ski en plein Moscou » raconte-t-il, ravi de son effet de surprise. « Il y a une piste réservée à la nomenklatura, j'ai pu y accéder, connaissant le fils du chef d'état-major des armées. C'est un évènement qui m'a marqué. » En Géorgie, avec le président, accompagné du ministre de l’Intérieur, « alors que nous nous faisions une tournée en hélicoptère, nous nous sommes posés dans le grand Caucase. Pour déjeuner, ils avaient, pour chaque personne, ouvert une boîte de caviar étalée sur un demi concombre. »
Le français pour échanger
La retraite ? « Pourquoi faire ? », répond-t-il étonné. Cette année, il a été l'invité d'honneur au Mali de la Nuit de l’entreprenariat et du 25ème Forum de Bamako. Il confie son impression sur le déluge d’informations générées par les nouveaux canaux d'information. « Les réseaux sociaux diffusent de nombreuses fausses informations, il est évidemment et plus que jamais capital de vérifier la source de l’information, notamment en ce qui concerne la santé. » Il rappelle qu’il y a dans le monde 140 millions de personnes qui parlent le français. « Pour cela, la Francophonie est idéale, elle permet d’échanger et de transmettre ses connaissances à nos consoeurs et confrères journalistes. »
Aujourd’hui, il travaille pour le site économique panafricain "Africa presse" et le magazine "Divas", toujours avec la même passion. Il aime entendre dire les rédacteurs en chef à la lecture de ses reportages : « Ça, c'est du vécu, Coco ! »
« Normal, mon héros c'est Tintin, il a bercé toute mon enfance », conclut-il dans un grand éclat de rire.
Volet Perso
Pour la lecture ? « Plutôt classique, avec une préférence pour les albums d’Hergé. » Pour la musique ? « Les chants traditionnels, et puis avec mes origines italiennes, Puccini. » Pour la réincarnation ? « Un chat. » Un autre métier ? « Pilote de ligne. » Si Dieu existe ? « Je suis croyant et malheureusement pêcheur, j'espère qu'il m'accueillera après le purgatoire. »








