« Je suis né à Paris, j’ai fait toute ma scolarité au Lycée Carnot dans le 17ème arrondissement. À 13 ans, j’ai eu un choc en découvrant la musique. Elle deviendra ma passion », se souvient-il avec un large sourire. Il y a un petit magasin de musique à côté du lycée. « Mon prof m’a mis une guitare entre les mains, ensuite j’ai joué avec mes copains pendant toutes mes études, pas très brillantes d’ailleurs », précise-t-il. En première et en terminale, il donne des cours de guitare. « J’étais très tenté d’intégrer le conservatoire et de faire de la musique mon métier. » Il en parle à son père qui lui répond : « si tu veux faire de la musique, tu quittes la maison, tu prends une chambre et tu te débrouilles ! Quand il m’a dit ça, je me suis dit, suis-je suffisamment passionné par la musique pour quitter le domicile familial ? Non. »
Toute ma vie dans un cabinet médical
Son meilleur ami, à l’époque, était médecin dans une famille de plusieurs générations de médecins. « inscris-toi, tu deviendras médecin et comme ça on sera ensemble ! » Il s’oriente vers la médecine générale. « Au bout de cinq ans, plusieurs médecins m’ont proposé de les rejoindre. Je redoutais un peu l’idée de m’associer et de m’installer. Je pensais que j’allais passer toute ma vie dans ce cabinet médical et que, quand j’aurais 60 ans, je serais toujours au même endroit. Franchement, cette situation me faisait peur alors qu’ autour de moi tous mes amis qui avaient choisi de suivre des études classiques, voyageaient partout dans le monde. »
?Le mélange des expertises
Il décide de se lancer dans une autre voie. Dans une première entreprise, il crée des gammes de produits cosmétiques. « Ce côté apprenti sorcier m’a énormément plu, j’y ai découvert l’importance de la communication et de la publicité. » Il change de cap et devient médecin - concepteur/rédacteur chez Saatchi & Saatchi, alors première agence de publicité mondiale à avoir créé un département santé. « Je n’étais pas du tout programmé pour faire ce métier, mais j’ai beaucoup aimé le mélange des expertises entre les personnes qui viennent de la création et celles qui viennent de la science ou encore de la communication et qui travaillent ensemble, ce fut pour moi extrêmement enrichissant. » Cette expérience dure trente ans. Mais en 2012, il est diagnostiqué d’une sclérose en plaques. « Cela a bousculé ma vie et complètement changé mon regard sur l’avenir. À partir de là, je me suis consacré aux associations de patients. »
Ce n’est pas un pétard, c’est un traitement !
« Avec cette maladie, j’avais en permanence des sensations de brûlures et des douleurs obsédantes qui remontaient du pied à la jambe. Le seul moyen de ne pas souffrir était de m'allonger et de dormir. » En 2021, une expérimentation est lancée sur le cannabis thérapeutique. 2.700 malades ont pu ainsi calmer leurs douleurs neuropathiques. L'expérimentation doit prendre fin en mars 2024. « Avec la Direction Générale de la Santé, nous avons créé un groupe de travail pour définir un statut dans le but de légaliser le cannabis thérapeutique. Sauf que le cannabis médical ne figure pas dans le projet de loi de la Sécurité Sociale. Sur l'avenir de l'expérimentation, le Ministre nous renvoie vers le Ministère de la santé qui nous répond qu'à ce stade, les concertations sont encore en cours. ».
« C’est fini ton interview ? » Prenant sa guitare, « bon, chantons notre chanson préférée des Beatles : Help ! » Allez les responsables, votez pour soulager 300.000 patients…
Volet Perso
La valeur la plus importante ? « Le partage »
Pour la musique ? « La soul musique »
Acteur préféré ? « Peters Sellers dans « la Panthère Rose »
Arrivée au Paradis ? « Qu’il me dise que j’ai aidé les autres »
Gaël de Vaumas
@vaumas