Les « informateurs » sont toujours plus nombreux, notamment sur les réseaux sociaux. La multiplication des conférences en ligne et webinaires, la possibilité pour chacun de poster une vidéo sur son blog et ses réseaux, transforme en « acteur » n’importe quelle personne désireuse de faire passer un message.
Bienvenue dans le monde de l’hypermédiatisation !
Une information fait le tour du monde en moins de deux heures
Un chiffre pour commencer : « Une information fait aujourd’hui le tour du monde en moins de deux heures », précise d’emblée Stéphanie Chevrel. « Instantanée et diffusée en flux continu, elle est traitée de plus en plus rapidement par les journalistes qui n’ont pas toujours le temps de prendre beaucoup de recul et de la hiérarchiser. Elle est immédiatement relayée par tous les internautes sur les réseaux sociaux, donnant lieu à de nombreuses réactions et interactions ». Les auteurs de ce guide ont connu l’époque du journalisme où les informations étaient (le plus souvent), le fruit d’enquêtes recoupées puis validées avant d’être publiées. Ils mettent leur savoir à profit pour aider à délivrer un message de qualité, et plus particulièrement face à une caméra.
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N’importe qui peut, aujourd'hui, poster une vidéo sur les réseaux sociaux !
Autre nouveauté, les murs entre presse écrite, parlée et audiovisuelle se sont effondrés. Tous les médias ont désormais un site Internet. Les journalistes ne sont plus les seuls émetteurs d’information. N’importe qui peut, aujourd'hui, poster un message sur les réseaux sociaux, être à l’origine d’un « scoop », vrai ou faux. Or, si les fausses nouvelles ont toujours existé, elles se répandent désormais à la vitesse de l’éclair et sont particulièrement difficiles à combattre. Toute interview peut être diffusée « en direct live » sur Internet et sur les réseaux sociaux via Zoom, Teams, Facebook Live, votre visage en gros plan et votre posture scrutée avec une conséquence à ne pas négliger : il n’y a pas de retour possible. Ce qui est dit est dit ! « Plus de 4 milliards de vidéos sont vues chaque jour, 100 heures de contenu sont mises en ligne par minute », peut-on lire. De quoi donner le vertige !
Le principe de l'échelle
Avec plus de 5 000 interviews réalisées, entre autres pour la première chaine Tv santé digitale
https://www.acteursdesante.fr/default.asp qu’ils ont créée en 2010, les co-auteurs livrent de précieuses clés pour se préparer et combattre le trac, voire performer quand on est pris de court. Bref, devenir ce que les journalistes appellent un « bon client ». Illustrés par les témoignages savoureux des premières interviews de personnalités, ils décrivent notamment « le principe de l’échelle » à gravir échelon après échelon et la règle des 5W - en français : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ?
Une interview est destinée à délivrer une information précise
« Rappelons-nous qu’une interview est destinée à délivrer une information précise, un message clair. Priorité aux faits. Et que, comme toute bonne histoire, elle doit se composer d’un début, d’un milieu et d’une fin », précise Gaël de Vaumas
Faire des réponses courtes, parler lentement
Faisant référence à Anton Tchekhov, « La brièveté est sœur du talent », les auteurs insistent sur la nécessité de faire des réponses courtes aux questions, en évitant de « vendre sa culture ». Le choix des mots est essentiel : « Un adolescent comprend 600 à 700 mots, un bachelier 1500, un adulte entre 3000 et 3500. Les Français utilisent environ 1200 mots pour s’exprimer », précisent-ils. Enfin, il est indispensable de parler lentement. « Le président Barack Obama fait partie des personnes qui ont changé la donne. Il maîtrise totalement le fond et la forme. Dans ses discours, il parle lentement : 117 mots par minute alors que la moyenne est de 140 ! », observe Gaël de Vaumas.
La forme aussi importante que le fond
Pour finir, il ne faut pas oublier que la forme est aussi importante que le fond. « Il faut non seulement poser sa voix et penser à sourire, mais aussi porter une tenue adaptée et soigner le décor : fond neutre, éclairage, lieu tranquille. À partir du moment où la caméra entre en fonction, vous avez trois secondes pour séduire. Ce sont ces trois premières secondes qui donneront l’envie d’écouter ce que vous avez à dire », précisent les auteurs. « Plus votre attitude est naturelle, plus les messages passent clairement. » Et le naturel est souvent le résultat d’une bonne préparation et du suivi des conseils éclairés de ces deux journalistes professionnels, aussi à l’aise devant que derrière la caméra.
J’ai imaginé des petits personnages
Gabs a illustré les conseils pratiques donnés par les auteurs pour réussir son interview :
« Un travail assez facile à interpréter pour un dessinateur. Quel comportement adopter, comment ne pas bafouiller et ne pas chercher ses phrases, comment prendre la lumière ? J’ai tout de suite imaginé des petits personnages, assis ou debout face à la caméra, campés dans des postures et des décors relativement simples. L’interview est une posture statique, les dessins permettent de l’illustrer de façon beaucoup plus dynamique et d’animer le livre. » Voir son interview > ICI
Êtes-vous prêt à faire un sans-faute et réussir votre interview ?
Quelques conseils des auteurs : « Soyez disponible. Donnez la priorité aux faits. Pensez à votre intro. Exprimez-vous avec des phrases courtes. Maîtrisez votre débit. Utilisez des images. Préparez trois sourires ! Ce qui est dit est dit. »
Les auteurs :
Gaël de Vaumas est journaliste, diplômé de Sciences Po Paris (Executive Master Management des médias et numérique) et du Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes (CFPJ). Il est le fondateur et directeur de la rédaction de la chaîne Acteurs de Santé Tv
www.acteursdesante.fr. Il a créé, en 1998, l’agence de presse Press Tv News
www.presstvnews.com, puis en 2013, la plateforme Presse francophone
www.pressefrancophone.fr. Producteur délégué de la chaîne TV5, il a réalisé plus de 500 émissions télévisées, notamment « L’Enjeu » avec Emmanuel de la Taille, et présenté toutes les semaines « Horizons », le magazine des entreprises et des régions. Twitter
@vaumas
Stéphanie Chevrel est présidente de l’Observatoire de l’Information Santé,
www.obsinfosante.com, créé en 2015 avec le soutien de la Chaire Santé de Sciences Po dont elle est diplômée (Executive Master Gestion et Politiques de santé).
Journaliste, elle est directrice éditoriale d’Acteurs de santé Tv. Elle intervient sur de nombreux sujets concernant les médias dans des écoles de journalisme et de communication, de santé publique et de sciences sociales, et dans les entreprises. Elle est vice-présidente élue de la Fédération Nationale de l’Information Médicale,
www.lafnim.com. Elle a créé, en 1988, Capital Image, l’agence de Relations Publiques santé la plus primée en dix ans. Son compte Twitter
@s_chevrel figure au top 10 des influenceurs de la santé.
Gabs est dessinateur, il travaille pour la presse magazine, l’édition et la communication. Il a notamment signé, aux éditions Eyrolles, Management je me marre !!!, Réunions y’en a marre !!!, Le Bonheur au boulot, je me marre !!!, Junior... Senior... Dehors !
https://gabs.fr/