Depuis plus d’un an, les femmes atteintes d’un cancer du sein dit « triple négatif », les Triplettes, se mobilisent pour mieux faire connaître ce cancer, si particulier et agressif qui touche des jeunes femmes, et accéder sans délai aux traitements novateurs.
Le cancer du sein triple négatif concerne 9 000 femmes chaque année
« Le cancer du sein dit “triple négatif” est caractérisé par l’absence de récepteurs hormonaux (œstrogènes et progestérone) et lorsque la protéine HER2 n’est pas exprimée à la surface des cellules de la tumeur. Si aucun de ces trois récepteurs n’est présent, on parle de cancer du sein triple négatif. Il concerne 15% des cancers du sein, 9.000 femmes apprennent ainsi chaque année qu’elles ont un cancer du sein triple négatif. Ses particularités sont de toucher principalement des jeunes femmes, 40% d’entre elles ont moins de 40 ans, et d’être particulièrement difficile à soigner en cas de de récidive : or, 30 % des femmes vont récidiver dans les trois ans qui suivent l’annonce du diagnostic. »
La force du Collectif a été de toujours travailler tous ensemble
« Le Collectif a beaucoup œuvré pour l’accès à des traitements novateurs dans notre pays, sans avoir besoin d’aller acheter sa santé à l’étranger. Notre force a été de toujours travailler tous ensemble, nous avons d’ailleurs un leitmotiv : #EnsembleToutEstPossible. Parmi les acteurs avec lesquels nous avons beaucoup travaillé, figure Patients en réseau - Mon réseau cancer du sein. Cela a été une grande chance de connaître Laure Guéroult Accolas, la présidente de cette association, présente dès notre mobilisation, elle nous apporte un soutien inconditionnel et fait partie de cette réussite. »
L’accès accéléré en France à deux traitements innovants en 2021
« Aujourd’hui, grâce à l’action de tous qui a donné lieu à une mobilisation nationale collective, nous avons obtenu en France, l’an dernier, l’accès accéléré au Trodelvy, un anticorps conjugué à la chimiothérapie pour les Triplettes métastasées, ainsi qu’à une seconde thérapie innovante : une immunothérapie, appelée Keytruda, pour les femmes en première ligne de traitement métastatique. Ces deux avancées majeures vont augmenter notre médiane de survie de façon significative même si elles ne vont pas permettre de nous guérir. »
Améliorer notre espérance de vie avec le programme Compass
« Nous attendons très prochainement l’accès à l’immunothérapie dès les étapes précoces de la maladie. Des essais cliniques sont en cours autour de la vaccinothérapie basés sur un vaccin proche de celui de la variole à Bordeaux. Nous soutenons le très ambitieux et innovant programme Compass réalisé à Gustave Roussy qui suscite de réels espoirs pour améliorer notre espérance de vie. »
Un accès aux traitements novateurs pour toutes les Triplettes en France
« La mobilisation du Collectif Triplettes Roses porte sur trois piliers : le premier est de faire connaître le cancer du sein triple négatif auprès des pouvoirs publics, des médecins qui ne sont pas spécialisés en oncologie et du grand public. Le second est de soutenir la recherche, clé de l’accès à l’innovation dont nous avons absolument besoin. Le troisième pilier, le plus important pour nous, est l’accès aux traitements novateurs et aux essais cliniques. Pour cela, nous développons un réseau d’ambassadrices de façon à relayer et favoriser la diffusion des informations au niveau local. Nous voulons absolument favoriser l’égalité d’accès à l’information et aux soins sur tout le territoire national et sommes mobilisées pour que toutes les Triplettes en France, aient accès à l’innovation et à de meilleures chances de guérison. »
Toujours s’interroger sur la possibilité de rentrer dans un essai clinique
« Je donnerais comme conseil à une femme qui vient d’être diagnostiquée d’un cancer du sein triple négatif d’éviter d’aller sur Internet (hors sites de référence). 70% des femmes sont en rémission trois ans après l’annonce du diagnostic, donc on peut en guérir, il faut garder de l’optimisme. Le deuxième point est d’être acteur de sa santé, c’est primordial. Cela veut dire de bien choisir le centre où on va être traité, de ne pas hésiter à demander un deuxième avis auprès d’une équipe experte du cancer triple négatif, et puis, de toujours s’interroger sur l’existence d’un essai clinique dans son contexte médical. »
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