Une web Tv en 22 épisodes pour tout savoir des médecins pathologistes et des enjeux de leur profession
Innovation santé 2030 - Suite aux annonces du Président de la République, le 29 juin, dans le cadre de la réunion du Conseil stratégique des industriels de santé (CSIS), le Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF), attend la mise à jour de la nomenclature des actes de pathologie moléculaire.
Qu’est-ce qu’un médecin pathologiste ou anapath ? Quelles responsabilités pour l’anapath en santé publique ? Dépistage, parcours de soins, quel rôle pour l’anapath ? Quels contacts les anapaths ont-ils avec les patients, avec les cliniciens ? Quelle place dans l’équipe de soins ? Combien y a-t-il d’anapaths en France ? … Autant de questions auxquelles le Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF) a souhaité répondre à travers 22 épisodes regroupés au sein d’une web Tv réalisée avec la chaîne Acteurs de santé. L’objectif ? « Obtenir l’indispensable prise en charge par la sécurité sociale des actes de pathologie moléculaire ainsi que le déblocage de crédits (ROSP) pour que nous puissions informatiser et transmettre nos données de façon totalement compatible et sécurisée », indique le Dr Marie-Pierre Wissler, médecin pathologiste à Lyon. « Et aussi, développer la connaissance de notre métier et mettre en avant notre spécialité méconnue et pourtant, centrale dans le parcours de soins », ajoute le Dr Pomone Richard, médecin pathologiste à Toulouse. Aucun cancer n’est traité aujourd’hui sans qu’on regarde ce qui se passe à l’échelon moléculaire « La médecine de précision s’est développée au début des années 2000. Des plateformes de pathologie moléculaire ont été établies dans quelques hôpitaux universitaires, puis très rapidement, les besoins de la médecine personnalisée se sont accrus et des plateformes libérales se sont mises en place. Nous disposons aujourd’hui de fabuleux outils comme les tests de pathologie moléculaire que nous devrions pouvoir utiliser facilement et en toute liberté parce que nous voulons le meilleur pour nos patients. Nous essayons aujourd’hui d’obtenir la prise en charge par la sécurité sociale de ces actes pathologie moléculaire. Nous avons tous à cœur de faire des diagnostics les plus précis, aboutis possible, mais l’Etat doit nous donner les moyens financiers pour accomplir notre rôle de médecin », alerte le Dr Pomone Richard, médecin pathologiste à Toulouse. Le Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF), demande la mise à jour de la nomenclature des actes de pathologie moléculaire « Pour analyser une tumeur, on va d’abord faire un diagnostic sur biopsie, puis, après l’intervention chirurgicale, on va typer et poser un diagnostic de certitude avec la pièce opératoire. On va ensuite chercher des marqueurs qui vont permettre de décider la mise en place d’un traitement », explique le Dr Marie-Pierre Wissler, médecin pathologiste à Lyon. « Enfin, dans une dernière phase, un acte de pathologie moléculaire va être réalisé pour typer au mieux les gènes et les mutations qui interviennent sur ces gènes selon le type de cancer pour mettre en place ce qu’on appelle une thérapie ciblée, liée aux variations des gènes dans la tumeur. Si ces thérapies ciblées qui coûtent très cher aujourd’hui sont majoritairement prises en charge par la sécurité sociale, les actes de pathologie moléculaire qui font pourtant partie de la routine, ne le sont pas. En cancérologie pourtant, la pathologie moléculaire est utilisée tous les jours, que ce soit en libéral, dans les hôpitaux, CHG, CHU ou dans les centres anticancéreux. » Le RIHN a ses limites « Les actes de pathologie moléculaire sont pris en charge au niveau national sous forme d’une enveloppe budgétaire très particulière, appelée le RIHN (référentiel des actes innovants hors nomenclature). Cette enveloppe qui, au début a eu le mérite de permettre la réalisation de ces actes, est devenue très fermée : en effet, ces actes ne sont pas pris en charge à 100%, induisant des comportements déviants, contraires à la bonne pratique de la médecine. On arrive parfois ainsi, aujourd’hui, à voir un test choisi non pas pour son efficience et sa bonne indication pour le patient, mais plutôt pour son coût, ce qui est vraiment regrettable pour la prise en charge des malades atteints de cancer », précise le Dr Pomone Richard. Certains établissements ne peuvent financer les tests moléculaires au détriment des patients Selon le Dr Marie-Pierre Wissler, « Si le médecin sait quel test il devrait prescrire à son patient, le reste à charge pour les établissements de soins est vraiment très important. Selon les budgets des différents établissements, il est parfois impossible à certains d’entre eux de financer les tests existants tandis que d’autres vont pouvoir tous les prendre en charge et permettre à leurs patients d’en bénéficier. Il est aberrant et difficilement acceptable aujourd’hui que le choix des tests de pathologie moléculaire soit influencé par le reste à charge pour les établissements de soins alors que nous avons effectivement de nombreuses thérapies ciblées à la disposition des patients ». En savoir plus : SMPF : https://www.smpf.info/ Web tv : https://www.acteursdesante.fr/webtv/tout-savoir-sur-les-medecins-anapaths/14/