« Journalisme d’information, journalisme d’émotion ? » Cette question était au coeur des débats des 4èmes Assises de la Presse Francophone. Stéphanie Chevrel reçoit, à Yaoundé, au Cameroun, Zara Nazarian, Secrétaire générale de l’Union de la Presse Francophone (UPF).
Quelle place pour l’émotion dans le journalisme ?
« Quelle que soit la situation et tout en ayant une approche humaine et donc émotionnelle du problème, l’émotion ne doit jamais déborder sur le professionnalisme et les fondamentaux de notre métier.
Cela peut toutefois arriver parce que nous sommes tous humains, mais aussi dans le but de cacher les faits réels ou bien la vraie raison des faits qu’on est en train de présenter au public.
Nous devons faire très attention à la juste mesure de l'émotion dans l’information que nous transmettons, à la fois pour ne pas déborder, mais aussi pour rester fidèle à notre profession dont l’objet est de ne pas cacher la vérité et d’être le plus objectif possible. »
Quelle utilisation des réseaux sociaux par les journalistes ?
« Les réseaux sociaux, pour les journalistes - comme pour le grand public qui communique parfois davantage sur les réseaux que dans la vie réelle - commencent à occuper la première place dans les outils de communication.
Les journalistes et les médias s’en servent notamment comme moyen de communication, comme moyen commercial de promotion de leur édition et c’est là où se trouve le problème.
En essayant de commercialiser son média, de le rendre le plus visible possible, voire pour certains en déclenchant le nombre le plus important de clics ou de « j’aime », certains vont souvent se permettre des choses uniquement pour attirer l’attention sans avoir un réel contenu derrière.
D’autres encore se permettent de se servir des réseaux sociaux pour se cacher derrière l’émotion, c’est à dire pour inonder l’espace médiatique par des émotions afin de cacher les faits réels. »
Quel sera le thème des prochaines Assises ?
« Le thème choisi pour la prochaine édition est le leadership féminin. Les prochaines Assises se dérouleront en Tunisie, en décembre 2020, en marge du sommet de la francophonie. C’est une tradition à l’UPF, tous les deux ans, nos Assises se tiennent dans le pays qui accueille le sommet de la francophonie. »
En raison de la pandémie de COVID-19, les Assises 2020 ont été reportées.
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Fondée en 1950 d’une initiative franco-canadienne, l’UPF est la plus ancienne association francophone de journalistes reconnue par les organisations internationales telles l’ONU, l’UNESCO et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Son appellation d’origine est Association Internationale des Journalistes de Langue Française (AIJLF). Étant une organisation non gouvernementale, l’UPF a pour objectif de défendre la liberté et les valeurs fondamentales de la presse. Depuis sa naissance, elle s’est employée à développer ses relations dans le monde. Aujourd’hui, elle regroupe quelque 50 sections et plus de 3.000 journalistes, responsables et éditeurs de la presse écrite et audiovisuelle répartis dans 110 pays ou régions du monde. Siégeant à Paris, elle est présidée par le Sénégalais Madiambal Diagne depuis novembre 2014 et son secrétaire général International, Zara Nazarian, depuis novembre 2018.